Réseau Dephy : les grandes cultures sur la bonne voie
Selon la dernière étude exploratoire du réseau Dephy, les exploitations de la filière grandes cultures et polyculture élevage engagées dans la démarche présentent des résultats très prometteurs, avec une baisse de 18 % de leur IFT.
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Lors de son colloque annuel du 2 février, le réseau Dephy a présenté les résultats de sa dernière étude concernant la réduction des produits phytosanitaires pour la filière grandes cultures et polyculture élevage qui regroupe près de 1 450 producteurs répartis en 128 groupes.
Une baisse moyenne de l’IFT de 18 % est observée, avec une réduction de 11 % des usages herbicides et de 26 % des usages hors herbicides. En grandes cultures, un recul de 14 % de l’IFT total est observé, contre 23 % en polyculture élevage, systèmes où les leviers pouvant être mis en place sont « beaucoup plus forts et conséquents », selon Philippe Tresch, expert filière polyculture élevage à l’Idele. En ce qui concerne l’IFT herbicides, il est stable en grandes cultures alors qu’il est de − 18 % en polyculture élevage par rapport à un système classique.
Des charges de mécanisation stables
À la surprise générale, ces systèmes à IFT réduits n’entraînent pas d’inflation des charges de mécanisation. « C’est ce qui était redouté du fait du recours au désherbage mécanique notamment, commente Philippe Tresch. En parallèle de l’augmentation des charges de mécanisation liées au désherbage mécanique, on a une réorganisation de l’assolement avec une hausse des surfaces de cultures nécessitant moins d’interventions mécanisées. Il y a donc un phénomène de compensation. »
La réduction de l’usage des phytos est également couplée à une baisse des charges opérationnelles. « On ne pouvait pas parier sur ce résultat », affirme Philippe Tresch. Le travail de fond réalisé sur les itinéraires techniques serait à l’origine d’économies d’intrants, bien sûr au niveau des produits phytos, mais aussi pour la fertilisation azotée et les semences.
Progression des marges
Autre point essentiel, le niveau de production des exploitations n’est pas impacté. « Les fermes ont réussi à maintenir leur niveau de produit malgré leurs efforts pour réduire les usages de phytos. Avec des charges qui diminuent et des produits qui se maintiennent, on observe donc une progression des marges », affirme Philippe Tresch.
« Dans 80 % des cas, ces réductions d’usages de produits phytosanitaires ne s’accompagnent pas d’une dégradation des résultats économiques, se réjouit Virginie Brun. Le premier constat que l’on fait, c’est que cela est possible partout et en conservant des systèmes de culture robustes. L’autre enseignement que l’on en tire est qu’il n’y a pas de solution unique. »
Réorganisation du temps de travail
Enfin le temps de travail, facteur souvent considéré comme un frein au changement, a également été étudié. Si aucune évolution significative du temps de travail effectif annuel n’a été constatée, son organisation et sa répartition ont été fortement modifiées avec une baisse du temps de travail d’août à octobre et une hausse de mai à juillet. « La réorganisation d’une partie de l’assolement a forcément des conséquences sur le reste du système de cultures et les autres ateliers de l’exploitation », analyse Philippe Tresch.
Lucie PetitPour accéder à l'ensembles nos offres :